Le Bureau politique de l'Alliance des Forces de Progrès
s'est réuni le lundi 19 juillet 2010, sous la présidence de M. Moustapha Niasse
Secrétaire Général, autour de l'ordre du jour suivant :
Situation nationale ;
Vie du Parti.
Le Bureau politique de l'AFP a examiné la situation
nationale marquée par le calvaire que vivent les Sénégalais avec les conséquences
dramatiques du rationnement de l'électricité sur l'ensemble du territoire.
Malgré plus de 500 milliards de F CFA qui auraient été
injectés dans la SENELEC, des factures faramineuses, la Société Nationale
d'Electricité ne parvient toujours pas à offrir aux usagers un service digne et
satisfaisant et continue de plonger ce pays tout entier dans l'obscurité et
l'insécurité la plus totale. Tous les secteurs de l'économie, tous les ménages sont
touchés, aucun Sénégalais n'est épargné. Malgré cette tragédie interminable, le
gouvernement de Me Wade, par des communications mensongères, continue d'essayer de
tromper le peuple. La politique catastrophique de l'énergie au Sénégal est la
conséquence d'une mauvaise gestion administrative et d'une corruption organisée.
Si des mesures radicales ne sont pas prises dans
l'immédiat pour régler définitivement le problème de l'électricité dans notre pays,
toute notre économie s'effondrera, notre système de santé sera paralysé, sans oublier
d'autres conséquences prévisibles, comme l'isolement de notre pays, que continueront de
fuir les investisseurs.
Les problèmes énergétiques du Sénégal ont été
traités par le Secrétaire Général de l'AFP, M. Moustapha NIASSE qui, lors d'une
conférence de presse sur la situation nationale du Sénégal, tenue le 13 janvier 2010 à
Dakar, présentait un diagnostic clair de la situation :
" Je voudrais évoquer avec vous les raisons qui
fondent l'arriération du Sénégal dans le domaine de l'énergie, pour expliquer les
mécanismes par lesquels des comportements et des mesures exclusivement au service de
pratiques de mauvaise administration et de corruption, plombent le développement du
secteur énergie au Sénégal. Quand on parle d'énergie, il s'agit, principalement, du
fonctionnement de la Sénélec. En 1996, à la suite d'un appel d'offre international
lancé par le Gouvernement sénégalais, la Société GTI avait signé avec les autorités
de notre pays un contrat B.O.T., sur la période 1996 - 2015, dans le but de prendre en
charge la production, le transport et la distribution de l'électricité au Sénégal. A
cet effet, la Société GTI a construit des bâtiments et a installé des équipements
destinés à remplir cette mission, moyennant une rémunération mensuelle de 800 millions
de francs cfa. De 1996 à 2000, ce contrat a fonctionné et même conduit à de nouvelles
perspectives vers la maîtrise progressive de la production et la fourniture d'énergie
électrique dans notre pays. Par le fait d'actes hasardeux et en porte-à-faux avec les
dispositions contractuelles posées dans l'Accord GTI-Gouvernement du Sénégal, le volet
approvisionnement en combustibles a été distrait du contrat et géré, non pas par la
Sénélec directement, mais par des manipulations parallèles, pour des raisons que l'on
devine aisément. Au point que, depuis plusieurs années et bien que GTI perçoive
mensuellement les 800 millions prévus, cette société ne participe plus, comme il se
devait, à la production et à la distribution de l'électricité dans le pays. De même,
les approvisionnements dont le volume est passé de 15.000 tonnes/mois à 30.000
tonnes/mois, d'une valeur de 7 milliards/mois à 14 milliards/mois présentement, ne se
font que de manière irrégulière, pour des raisons opaques, du fait que la Sénélec ne
semble avoir aucune prise sur cet espace de décision concernant son fonctionnement et sa
survie, les décisions se prenant en amont au niveau des services de tutelle. Le manque de
fuel, en volume suffisant et de manière régulière, se trouve à l'origine des
délestages fréquents qui hantent la vie des populations, de manière presque permanente.
La hausse du prix de l'électricité liée à ce phénomène d'un service non satisfaisant
en qualité et discontinu quand la mauvaise gestion financière des circuits
d'approvisionnement en combustibles permet tous les abus et tous les détournements dans
une totale opacité."
Aujourd'hui que la coupe est pleine, les populations se
révoltent spontanément sur toute l'étendue du territoire national, en exprimant leur
ras-le-bol et en demandant aux Wade de partir pendant qu'il est encore temps. Mais,
prisonniers de leur autisme chronique, sont-ils à même d'entendre ces avertissements
solennels ?
Le monde rural, qui est lui aussi assis sur un volcan dont
l'éruption sera proportionnelle à la profondeur de ses frustrations consécutives aux
choix erratiques et nébuleux, rumine une misère incommensurable. Pour tout gouvernement
responsable, les vivres de soudure suivraient avec diligence, dans cette période ci, pour
éviter la famine et la disette qui guettent nombre de paysans, restés dignes dans
l'isolement où les ont confinés Wade et son régime.
Le Bureau politique de l'AFP engage les pseudo-libéraux à
mettre fin immédiatement à la corruption systémique dont les conséquences ne sont plus
supportées par les populations. Dans ce contexte où la montée des périls est de plus
en plus visible, la sagesse élémentaire commande de tirer les conséquences qui
s'imposent, en mettant fin à un système mafieux où le mensonge d'Etat est au début et
à la fin de tous les actes posés, sans exception aucune.
Fait à Dakar, le 19
juillet 2010
Le Bureau politique
de l'AFP