Le Bureau politique de l’AFP s’est réuni le lundi 11
octobre 2010, sous la présidence de M. Moustapha Niasse, Secrétaire
Général, autour de l’ordre du jour suivant :
1. – situation nationale ;
2. – vie du Parti.
Le Bureau politique de l’AFP a analysé la
situation nationale, au plan de la gouvernance institutionnelle et des
politiques publiques pour un développement profitable à tous. A cet
égard, les tenants du pouvoir ne tiennent aucunement compte de
l’indignation générale, qui s’exprime même dans certaines franges de
leur propre camp. Pris dans l’étau de son projet de dévolution
dynastique du pouvoir, M. Wade a transformé son gouvernement en un
organe qui donne l’impression de tourner en rond et incapable de
résoudre des problèmes aussi cruciaux que la distribution normale de
l’électricité, le soutien effectif attendu par les populations victimes
des inondations et la régulation des prix des services et produits de
première nécessité.
A ce mal qui plombe toute la vie publique,
s’ajoute un autre, tout aussi nocif pour le pays, à savoir le
comportement morbide qui pousse les dirigeants à se mettre hors-la-loi,
à des fins évidentes d’enrichissement sans cause. La volonté de
soustraire les marchés de la présidence de la République et de
ministères de souveraineté, sans aucune justification acceptable
s’inscrit dans une perspective qui cache mal ses motivations réelles,
dans un contexte où la transparence du processus électoral est déjà
sérieusement menacée.
Il en va de même pour le choix regrettable et
illégal de Global Voice, qui illustre les mille et une manières de
pressuriser les consommateurs au moment où les effets de la crise
ambiante et la réduction de leurs revenus appellent plutôt les autorités
publiques à veiller à protéger le pouvoir d’achat des populations.
Les Sénégalais de l’Extérieur, qui sont les
principales victimes de cette forfaiture ne sont guère une priorité pour
un gouvernement qui ne se pose même pas de questions sur des politiques
publiques à concevoir et dérouler en faveur de ces compatriotes. En
effet, dans le même contexte de crise financière internationale et de
ses conséquences qui affectent directement les Sénégalais de l’Extérieur,
il convient de projeter un regard profond sur l’émigration, ses causes,
ses réalités, les enjeux qu’elle implique et les perspectives. Cette
frange de Sénégalais mérite que leur gouvernement se penche sur leurs
espérances, leurs préoccupations et les défis avec lesquels ils sont
confrontés.
Pour l’AFP, ce dossier de la protection de la
promotion et de la réinsertion des Sénégalais de l’extérieur est une
priorité autant qu’un devoir qui incombe à toute la nation, à commencer
par les dirigeants du pays. C’est pourquoi, l’urgence est de prendre des
mesures en faveur de ces compatriotes à l’étranger, souvent victimes
d’une xénophobie bruyante, pour des raisons électoralistes ou
culturelles. La mise en place de mécanismes huilés s’impose, dans la
mesure où les Droits humains de ces Sénégalais sont souvent bafoués,
dans des scènes insoutenables immortalisées par les caméras du monde
entier.
En plus, le réflexe identitaire qui se développe
dans certains pays d’accueil multiplie artificiellement les obstacles
sur le chemin des regroupements familiaux et de la solution des
problèmes liés aux prestations sociales, notamment aux allocations
relatives aux enfants. La question du retour et de la réinsertion est
aussi un dossier négligé, alors que les Sénégalais de l’Extérieur
maintiennent, aux prix de grands sacrifices, un flux financier vers leur
pays d’origine, flux financier qui favorise la construction de
dispensaires, de salles de classe et autres équipements collectifs au
service de leurs localités, parfois avec l’aide d’ONG qui se heurtent à
des obstacles artificiels dressés par un réflexe partisan et totalitaire.
A cet égard, il est souhaitable que des concertations soient organisées
entre l’Etat et les représentants légitimes des Sénégalais de
l’Extérieur, pour développer un partenariat fécond avec l’Administration
et éviter ainsi les aspérités nuisibles rencontrées à certains niveaux
d’une bureaucratie dépassée.
Abordant le deuxième point de l’ordre du jour, le
Bureau politique de l’AFP a adressé ses vives félicitations au Mouvement
national des Jeunes pour le Progrès, et à son Secrétaire général, M.
Mbaye Dione qui sont en train de dérouler méthodiquement un programme de
tournées et d’animation, contribuant ainsi à baliser des étapes
importantes sur le chemin du Congrès du 15 janvier 2011. Le succès de la
manifestation de Keur Madiabel, le dimanche 10 octobre 2010, en annonce
d’autres, conformément aux recommandations du Bureau politique.
Fait à
Dakar, le 11 octobre 2010
Le Bureau politique
de l'AFP