DECLARATION
DU CPC, DU G10 ET DE LA LD/MPT |
Le
17 octobre 2005, la radio Sud fm et le journal Sud Quotidien ont diffusé
intégralement l’interview que le chef rebelle, Salif Sadio, a accordée
au journaliste Ibrahim Gassama qui en bon professionnel, a mené à bien
un travail fouillé, honnête et responsable. Dans une démocratie comme
celle du Sénégal, où le droit à l’information est consacré par
notre Charte fondamentale, le papier de M. Gassama participe de
l’expression plurielle normale et aurait même pu aider le gouvernement
à mieux gérer le dossier Casamance. Et
voilà que le gouvernement de Maître Wade évoquant des menaces
imaginaires sur la sécurité de l’Etat, envoie de manière brutale la
force publique, au siège de Sud Communication, pour cueillir manu
militari tous les employés, y compris la dame chargée du ménage, pour
les acheminer au Commissariat Central. Dans ces réactions démesurées,
le gouvernement n’a pas hésité, par un communiqué du Ministre de
l’Intérieur, à prendre la grave décision de fermer Sud Fm et ses
antennes régionales, tout en menaçant de faire subir le même sort à
toute autre radio, ou organe de presse qui diffuserait l‘entretien
incriminé. Même
si le pouvoir en place est revenu sur cette décision inqualifiable, sa réaction
du 17 octobre relève d’un réflexe liberticide qui se profile
clairement à travers nombre d’actes posés contre l’exercice des
libertés depuis l’an 2000. Les multiples agressions contre la presse, les
menaces dont des membres de l’opposition ont fait l’objet, les faits
de violence demeurés impunis, les entraves au fonctionnement régulier de
la justice, tous ces éléments sont des composantes de la construction
progressive d’un système totalitaire qui entend se perpétuer en
mettant sous le boisseau notre Constitution, nos lois et nos règlements. Les
partis politiques membres du CPC, du G10 et la LD/MPT condamnent avec la
dernière énergie ce projet périlleux qui s’est manifesté encore hier,
au préjudice des journalistes qui n’ont fait que leur travail. Ces
partis exigent du gouvernement de Maître Wade de mettre, sans délai, un
terme à ces dérives anti-républicaines qui sont aux antipodes des choix
effectués par le peuple sénégalais, le 19 mars 2000. Le
CPC, le G10 et la LD/MPT invitent toutes les forces politiques, les
membres de la société civile, les syndicats et tous les citoyens à
lutter solidairement, et avec détermination, contre la régression démocratique
et les nouveaux aventuriers adeptes de pratiques autoritaires d’un autre
âge. Face
à la vigilance et la résistance active de tous les démocrates de tous
les patriotes, nul autocrate ne pourra impunément fouler au pied les
acquis historiques de notre peuple.
Fait
à Dakar,
le 18 octobre2005 La Conférence des Leaders du CPC, du G1O et la LD/MPT |